DÉCÈS DE VITO FUNDARO – LES LACUNES DE PLANIFICATION ET DE SUPERVISION DES TRAVAUX SONT À BLÂMER SELON LA CNESST.

Les lacunes de planification sont à blâmer pour la mort d’un travailleur au centre-ville de Montréal, conclut la CNESST

Traduction libre d'un article du Montreal Gazette – Mis à jour le 22 août 2025, 7h37

Une vidéo publiée par la CNESST montre une reconstitution numérique d’un incident survenu le 19 juin 2024, lorsqu’une grue à mât de levage au chantier du 1 Square Phillips a heurté deux poteaux de garde-corps, qui ont chuté du 61e étage et tué un travailleur au sol.

La CNESST, l’organisme de réglementation en matière de santé et sécurité du travail au Québec, conclut que la mauvaise planification et supervision ont mené à la mort d’un travailleur sur un chantier du centre-ville de Montréal. Dans un communiqué publié jeudi, la Commission a dévoilé les conclusions de son enquête sur l’accident mortel survenu en juin 2024 à la tour 1 Square Phillips.

Le 19 juin 2024, Vito Fundaro, 26 ans, employé d’Entreprises Fundaro Inc., effectuait des travaux de compactage de surface au sol près du bâtiment lorsqu’il a été frappé mortellement par un poteau d’acier tombé du 61e étage. L’immeuble, présenté comme la plus haute tour résidentielle de Montréal, est géré par Magil Construction Est du Canada Inc.

L’enquête démontre que le sous-traitant Les Constructions LJP Inc. procédait au démontage d’une grue sur le toit du 61e étage. La flèche de la grue a heurté deux poteaux d’acier du garde-corps permanent, chacun pesant environ 109 kilos. Les deux poteaux sont tombés : l’un a frappé mortellement M. Fundaro, l’autre a endommagé un véhicule.

La CNESST a identifié trois causes :
1. une erreur de calcul de l’espace de rotation de la grue,
2. une planification et supervision déficientes lors du démontage,
3. l’exposition d’un travailleur à des risques à la base du bâtiment.


Un rapport technique de la firme Technorm a aussi conclu que les poteaux du garde-corps sur le toit avaient été mal soudés. La CNESST a interdit l’accès au 61e étage à Magil, et LJP n’a plus pu exécuter de travaux de grue. Des certificats d’ingénieur ont ensuite été exigés pour confirmer la solidité des garde-corps avant la reprise des travaux.

La CNESST rappelle que de tels accidents peuvent être évités en suivant les instructions des fabricants, en sécurisant les zones de travail et en assurant une formation et supervision adéquates.

Au moment de l’incident, le ministre du Travail Jean Boulet avait offert ses condoléances à la famille. Magil avait évacué le chantier et offert du soutien psychologique aux travailleurs.

L'an dernier, des syndicats affiliés à la FTQ-Construction, dont le Local 791, ont réclamé une enquête publique du coroner sur la mort de Fundaro, soulignant que ce drame s’ajoute à « la longue liste des décès dans l’industrie la plus meurtrière au Québec ».

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