En 2024, 57 travailleurs de la construction sont morts au Québec — Plus d’un par semaine. Les inspecteurs sont déjà à bout de souffle. Et chaque année, des centaines d’autres subissent des blessures graves, perdent leur autonomie, leur gagne-pain, parfois leur avenir. Malgré cette réalité tragique, le gouvernement de la CAQ fait le choix insultant d’abolir 250 postes à la CNESST. Une réduction de près de 5 % des effectifs d’un organisme censé protéger les gens qui se lèvent chaque matin pour bâtir le Québec. Globalement, il y a 12% plus de décès au travail qu'en 2023. Ceci dit, pendant qu’ils s’arrangent pour nous mettre à risque en sabotant la CNESST, qui ramasse la cagnotte ? Pendant que les accidentés attendent, les entreprises encaissent 14,9 milliards $ en aides publiques octroyés aux entreprises entre octobre 2018 et juin 2024 — une hausse de 67 % comparée aux années Couillard, déjà célèbre pour ça. Cela sans compter le bar ouvert à Investissement Québec de près de 9 milliards dans la même période. Pour le remettre en perspective, il y a environ 4 600 000 salariés au Québec. Ça fait que seulement en subventions aux petits amis de la CAQ, entre 2018 et 2024 on a payé 5195,65$ par personne qui travaille pour des entreprises qui nous fermaient souvent dans la face. Des multinationales qui encaissent des millions de fonds publics sans garantie d’emploi, sans reddition de comptes, et souvent… sans rester bien longtemps. Il y a de l’argent pour sauver des entreprises millionnaires. Mais il n’y en a plus pour protéger des vies. Et on ne parlera pas du fiasco SAAQcliq. Des délais qui brisent, un système qui craque Pendant que l’on coupe dans le personnel, les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Les dossiers de maladie professionnelle en attente d’analyse ont augmenté de 9 % en six mois ;
- Les demandes à l’IVAC, qui relève aussi de la CNESST, ont bondi de 25 %.
Derrière ces chiffres, il y a des travailleurs et travailleuses blessés qui attendent des mois pour recevoir un premier versement, pour être reconnus, pour se faire soigner. Ces délais aggravent leur état physique et mental, les plongent dans l’isolement, et alimentent une perte de confiance envers un système supposé les protéger.
- Moins d’inspections = plus d’infractions non dénoncées, plus d’employeurs délinquants
- Moins de prévention = plus d’accidents mortels, plus de lésions professionnelles
- Moins de CNESST = plus de cercueils et d’estropiés
Ça ne tient pas debout. Et pourtant c’est leur choix comptable pour financer la valse des milliards. Ce gouvernement, pendant que le dernier rapport de la CNESST fait état d’un plus grand nombre de décès au travail et d’une explosion des cas de réclamations pour lésions professionnelles, fait la sourde oreille et coupe. Imaginez l'accidenté du travail qui attend, les bras croisés, pendant que les paiements passent et qu'il voit son inquiétude grimper, se faire dire que les délais de traitement de son dossier vont augmenter. Et nous avons plusieurs exemples pour démontrer l'inquiétude que vivent nos travailleurs et travailleuses accidenté(e)s. Nous n’acceptons pas que nos membres deviennent des statistiques Chaque poste coupé à la CNESST, c’est un inspecteur de moins sur le chantier, une enquête de moins menée à terme, un geste de prévention de moins qui aurait pu permettre d'éviter une tragédie. Nos revendications sont claires et non négociables :
- Moratoire immédiat sur toute compression à la CNESST.
- Réinvestissement massif dans la prévention, les inspections et l’indemnisation pour accélérer le traitement des dossiers
- Participation syndicale obligatoire à toute réforme touchant à la santé et sécurité au travail.
C’est une question de vie ou de mort. On ne construit pas une société juste sur le dos des travailleurs blessés ou tués. On ne finance pas des géants économiques avec l’argent qu’on refuse à ceux qui se brisent pour nourrir leur famille. Et on ne laisse pas les institutions qui nous protègent être affaiblies sans riposte, même si elles ne sont pas sans failles.
Le Local 791 est debout. Il ne restera pas muet. Il ne reculera pas. Parce qu’on ne se bat pas juste pour de meilleures conditions de travail. On se bat aussi pour défendre le droit fondamental de rentrer vivant chez soi.
