
Pendant trop longtemps, la santé et la sécurité sur les chantiers de construction ont été laissées à la discrétion des employeurs.
Et les résultats parlent d’eux-mêmes : le Québec détient l’un des pires bilans de SST au pays. Le secteur de la construction a d’ailleurs le bilan le plus catastrophique de tous les secteurs d’activité au Québec, plus d’un mort par semaine causé par les chantiers, en moyenne, en 2024.
Chaque année, des milliers de travailleuses et travailleurs sont blessés sur les chantiers, souvent gravement. Selon la CNESST, le secteur de la construction compte à lui seul plus de 25 000 lésions professionnelles par an, soit près d’un quart de tous les accidents du travail au Québec.
UN RAPPEL IMPORTANT : Quand la prévention relevait des employeurs
Avant 2023, la Loi plaçait la prévention entre les mains de ceux-là mêmes qui avaient tout intérêt à tourner les coins ronds. Les coordonnateurs en santé et sécurité (COSS) relevaient directement du maître d’œuvre — souvent un entrepreneur général — créant un conflit d’intérêts structurel :
La personne qui devait faire respecter les règles de sécurité dépendait de celui qui voulait que le chantier avance à tout prix.
Résultat :
- Des inspections superficielles ;
- Des signalements ignorés ;
- Des travailleuses et travailleurs qui se taisaient par peur des représailles.
Pendant ce temps, les accidents s’accumulaient et les familles comptaient les morts.
La FTQ-Construction et ses sections locales, dont le LOCAL 791, ont dit : ça suffit.
Pendant des années, la FTQ-Construction a sonné l’alarme à Québec. Avec des sections locales comme le Local 791, elle a porté un message clair :
« La prévention ne peut pas dépendre des employeurs. Elle doit appartenir aux travailleuses et travailleurs eux-mêmes. »
Ces représentations, cette pression constante, et ce travail politique ont fini par porter fruit. Ce travail que le gouvernement voudrait bien que nous cessions de faire, avec son Projet de Loi 3 réclamant l’omerta et le silence syndical pour donner tout aux patrons.
Si nous n’avions pas fait de politique, rien n’aurait évolué en matière de SST. Nous nous entendons pour dire que le régime SST est loin d’être parfait sur les chantiers de construction, mais la présence d’un interlocuteur qui est du côté des travailleurs et travailleuses vient certainement changer la donne.
La PRÉSENCE DU RSS DEPUIS janvier 2023 : une victoire syndicale et politique
Après des décennies de luttes, le gouvernement a adopté la réforme de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST), qui reconnaît enfin le rôle des Représentants en santé et sécurité (RSS), suite à d’immenses pressions syndicales.
Depuis janvier 2023, lorsqu’un chantier de construction compte 100 travailleurs ou plus simultanément ou que la valeur des travaux dépasse 12 millions $, un ou plusieurs RSS doivent être présents à temps plein.
Ces RSS sont désignés par les travailleuses et travailleurs, non par l’employeur. Ils représentent les intérêts de la santé et de la vie, pas les échéanciers de production. C’est aussi simple que ça.
LE RSS : Un changement né de l’action politique, pas d’une convention collective
Ce n’est pas une clause négociée à la table patronale. C’est un gain politique, obtenu par le travail d’influence, de représentation et de conviction de la FTQ-Construction et de ses syndicats affiliés, dont le Local 791 fait fièrement partie.
Un gain qui :
- Corrige en partie un déséquilibre historique entre production et prévention ;
- Redonne du pouvoir aux travailleurs sur leurs propres conditions de sécurité ;
- Sauve des vies chaque année sur les grands chantiers.
Le 791 CONTINUERA sur le terrain politique
Sur les chantiers majeurs ou dans les grands projets de génie civil, nos opérateurs de machinerie lourde voient la différence :
- Les RSS peuvent arrêter un travail dangereux,
- Intervenir avant qu’un incident ne devienne un drame,
- Et garantir que la loi soit respectée — pas contournée.
Ce gain, nous l’avons obtenu en dehors des négociations collectives, mais au cœur de notre mission syndicale : protéger la vie de ceux et celles qui construisent le Québec.
Quand le ministre essaie de diviser notre mission en deux comme il tente de le faire avec le Projet de loi 3, c’est aussi à cela qu’il touche. C’est de ce genre d’intervention politique que le Ministre Boulet veut nous priver. Il veut continuer à augmenter la productivité en sacrifiant la sécurité de nos membres, et ça, pour le Local 791, ce sera toujours un non catégorique.
Et vous chers membres de l’Union, croyez-vous que notre travail en matière de Santé et Sécurité sur les chantiers est “facultatif” ?
